Baignades en eaux troubles, une saison en Pays d’Iroise – Episode 3
Résumé des épisodes précédents : certaines plages d’Iroise sont fermées préventivement avant chaque épisode de pluies importantes, dans la plus grande discrétion. Après avoir d’abord accusé la pluie, puis successivement les assainissements collectifs puis individuels, les chiens, les chevaux, les vaches en divagation et enfin les oiseaux de mer, nos élus majoritaires continuent de s’interroger…
Episode 3 – les pollutions sont bien réelles, massives, et elles proviennent des bassins versants.
⇨ Les analyses sont formelles, les pollutions sont bien réelles dès qu’il pleut beaucoup, et les concentrations très élevées en Escherichia coli et en entérocoques fécaux, indicateurs de référence, montrent que ces eaux ont été effectivement polluées par des apports massifs de micro-organismes.
Et les études sont formelles aussi : ces bactéries viennent des bassins versants. C’était déjà évident même pour les non-spécialistes : lorsqu’il pleut, les bassins versant sont lessivés, et ce qu’on y trouve (terre, bactéries, nitrates…) se retrouve dans les cours d’eau. Et justement, les seules plages polluées systématiquement sont toutes situées à l’exutoire de cours d’eau…
⇨ Pour ceux qui auraient encore des doutes à ce sujet, les analyses réalisées par le SAGE du Bas-Léon entre 2017 et 2021 et exploitées enfin en 2021 par Eau et Rivières de Bretagne ont confirmé que tous les cours d’eau étudiés étaient massivement pollués toute l’année, et encore plus lors des épisodes pluvieux : ce sont bien les cours d’eau qui apportent ces bactéries (voir carte Fig. 3).
⇨ Massivement, c’est-à-dire bien au-dessus des normes de qualité, et potentiellement dangereuses pour la santé quel qu’en soit l’usage : il vaut mieux éviter d’y faire boire son chien, ou même de s’en servir pour arroser son jardin.
⇨ Prochain épisode : et si nos élus avaient négligé une piste, celle des élevages intensifs ?
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