Baignades en eaux troubles, une saison en Pays d’Iroise – Episode 2
Résumé de l’épisode 1 : certaines plages d’Iroise sont fermées préventivement avant chaque épisode de pluies importantes. Tout cela se fait dans la plus grande discrétion. Après la pluie, on rouvre la plage, et le tour est joué. Mais qu’en est-il pour la santé des usagers ?
Episode 2 – Est-ce la pluie qui pollue, les humains, les oiseaux de mer ou … autre chose?
Ces pollutions répétées devraient tout de même intriguer nos maires, et les préoccuper : les pollutions bactériennes sont mauvaises pour la santé des administrés et des touristes, mauvaises pour la réputation des communes, et mauvaises pour toutes les activités liées au tourisme.
⇨ Des explications très douteuses… mais qui semblent satisfaire tout le monde.
Et pourtant, nos maires semblent se contenter d’explications parfois douteuses, quand ce ne sont d’ailleurs pas eux qui les répandent, la magie de l’élection pouvant suffire à transformer instantanément certains élus en spécialistes des pollutions.
⇨ Première explication, qu’on entend d’ailleurs encore : c’est la pluie qui pollue !
Pourtant, il nous semble bien que c’est de l’eau qu’il pleut, et non des bactéries… Il a bien fallu en convenir, et plus personne ou presque n’ose encore tenter cette explication.
⇨ Pendant un moment, l’autre explication en vogue a été le mauvais fonctionnement de l’assainissement collectif. Quel mauvais fonctionnement, peu importe ; pourtant, les stations d’épuration et les postes de relevage sont tous surveillés réglementairement… Cette explication a servi et sert encore surtout à justifier des travaux coûteux payés par les abonnés (pour le seul profit souvent des entreprises de BTP locales), qui n’ont évidemment rien changé, puisque ce n’est pas de là que peuvent provenir les pollutions massives et simultanées de plages situées sur des bassins versants très distants et distincts. Mais cette explication reste un bon prétexte pour justifier l’extension des réseaux d’assainissement dans les zones qu’on aimerait bien urbaniser !
⇨ Autre argumentation qui a eu son heure de gloire : les assainissements non collectifs qui ne seraient pas aux normes. Pourtant, c’est le travail des maires de veiller à ce qu’ils le soient (à travers le fameux « SPANC » : service public de l’assainissement non collectif), et d’ailleurs les installations sont contrôlées régulièrement aux frais de chaque abonné. De plus, cela peut expliquer quelques pollutions mineures ou un « bruit de fond » bactériologique, mais en aucun cas les pollutions massives à chaque pluie importante dont il est question ici…
⇨ On a aussi eu les chiens, les chevaux et les vaches qui divaguent et déposent leurs bouses un peu n’importe où. Le dernier « coupable » en vogue actuellement chez nos élus majoritaires étant les oiseaux de mer : tous les goélands de la Mer d’Iroise se donneraient ainsi rendez-vous pour venir déféquer tous ensemble, seulement quand il pleut, et seulement sur les plages situées à l’exutoire des ruisseaux qui parcourent nos campagnes… Bizarre, non ?
On voit qu’à mesure qu’on écarte les causes possibles, les explications deviennent de plus en plus folkloriques. Mais la question reste bien réelle : d’où viennent donc ces pollutions ?
⇨ Peut-être un début de réponse dans le prochain épisode…
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