ÉNERGIES EN PAYS D’IROISE : ÉPISODE 3
ON A VU QUE, GRÂCE À UN ASTUCIEUX MONTAGE, LE SDEF ET SES PARTENAIRES ONT RÉUSSI À TRANSFORMER UNE OPPORTUNITÉ DE PRODUCTION LOCALE D’ÉNERGIE EN PUR PROJET FINANCIER QUI RAPPORTERA TRÈS PEU AUX COLLECTIVITÉS (CCPI ET PLOURIN) QUI Y ONT MIS DES BILLES. AVEC LE PRIX ACTUEL DE VENTE L’ÉNERGIE, IL Y AURA POURTANT DES GAGNANTS. TOUT CELA SE « DÉCIDE » EN CONSEIL COMMUNAUTAIRE.
➡️ En 2021, le conseil communautaire avait décidé que le projet de parc photovoltaïque devrait comporter une participation financière citoyenne et être co-construit avec Enercoop (opérateur coopératif), à qui aurait été revendue l’électricité produite.
➡️ Mais, comme nous vous l’avons expliqué aux épisodes précédents, la CCPI, qui est minoritaire dans les SAS, n’a pas la maîtrise des choix, et ces «décisions» se sont avérées être des annonces sans lendemain.
En effet, le SDEF et ses partenaires ont choisi :
- de ne pas proposer de participation citoyenne, ce qui aurait pourtant permis à chaque citoyen d’Iroise d’investir un capital, pour un retour sur investissement probablement supérieur à 10 %, mieux que le livret A…
- de ne pas retenir Enercoop, mais un opérateur purement commercial ;
- et surtout, de ne pas opter pour de l’autoconsommation collective, qui aurait permis de disposer localement de l’électricité au prix de production, et non au prix du marché, dont on a vu ces derniers mois qu’il échappe à tout contrôle, y compris des Etats eux-mêmes.
➡️ Mercredi 28 septembre, lors du conseil communautaire, des conseillers appartenant au collectif Citoyens D’Iroise ont rappelé les inconvénients du modèle choisi.
Ils ont aussi fait remarquer que :
1°) Les statuts de la SAS dans laquelle on engage l’argent de la collectivité, et donc du contribuable, n’avaient pas été annexés à la délibération, contrairement à ce qui était prévu. Seuls ceux qui les ont demandés ont pu les consulter peu de temps avant le vote.
2°) Le business plan de la SAS Tredan Heol de Plourin n’a pas été présenté malgré de nombreuses demandes.
Personne ne sait donc à quel prix sera vendu le courant ni quel en sera le pourcentage de bénéfice pour la collectivité. Aucune garantie non plus concernant les investissements d’argent public : seront-ils amortis, et si oui, quand ?
3°) La communauté de communes du Pays d’Iroise étant minoritaire dans les SAS, elle n’est pas représentée dans la collectivité des associés qui a pouvoir de décision. Elle perd tout contrôle sur cette société dans laquelle elle a des parts, installée sur son territoire, et dont l’électricité produite sera pour l’essentiel consommée sur son territoire… après avoir été rachetée au prix fort à un fournisseur extérieur.
4°) L’augmentation et la diminution de capital ainsi que la modification d’actionnariat peuvent être déléguées au président, ce qui augmente fortement les risques de perte de contrôle.
Il ne serait pas étonnant que l’opérateur mystérieux soit un partenaire historique du SDEF.
Sans les statuts de la SAS, sans les études financières, et sans éléments sur le rachat du courant, les conseillers communautaire ont néanmoins engagé des fonds publics et voté à :
– 52 voix POUR,
– 1 abstention (Loïc Rault – Citoyens d’Iroise)
– 2 voix CONTRE (Armelle Jaouen et Alexandre Pruvost – Citoyens d’Iroise)
Ainsi, la majorité des élus ont engagé l’argent de la collectivité dans une opération financière sur laquelle ils ne disposent d’aucune donnée.
Qu’en pensez-vous ?
N’hésitez pas à aller poser la question à vos conseillers communautaires et à nous envoyer leurs réponses !
Dans le quatrième et dernier épisode, nous verrons qu’il aurait été possible de faire autrement, et même mieux, sans aucun doute…
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